Lorsqu’une personne prend en charge un proche dépendant ou en situation de handicap, elle peut se retrouver confrontée à une charge mentale et physique importante. Pour soulager ces aidants familiaux et leur permettre de souffler, le relayage s’avère être une solution de répit efficace et bienvenue.
Qu’est-ce que le relayage ?
Le relayage est un service temporaire de suppléance de l’aidant familial auprès du proche en perte d’autonomie. Cette prestation est ponctuelle et de courte durée. Un professionnel qualifié vient à votre domicile ou celui de votre proche pour prendre votre relais concernant l’accompagnement (tenir compagnie, aider aux gestes du quotidien, faire des activités culturelles ou de loisirs, aider à l’entretien de la maison, préparer les repas). Le relayeur peut également assurer la coordination des intervenants, y compris les professionnels de santé, ou encore accompagner le proche à un rendez-médical, dans certains cas. En revanche, il n’assure pas de soins, ni tout autre geste médical lié aux problèmes de santé ou au handicap.
Si vous faites une demande de relayage sur plusieurs heures, voire une demi-journée, il est important de noter que cela pourrait nécessiter l’intervention de plusieurs personnes. Le cadre juridique de cette solution et la disponibilité fluctuante des professionnels impose un changement d’intervenants toutes les 36 heures maximum.
Qu’est-ce que le répit ?
Le droit au répit a été mis en place avec la loi du 28 décembre 2015, afin de prévenir l’épuisement physique et mental des aidants familiaux. Il donne à tous ceux qui accompagnent un proche âgé dépendant ou handicapé, la possibilité d’avoir recours à une solution qui lui permet de faire une pause dans son rôle d’accompagnement de façon temporaire. Ces dispositifs peuvent être activés pour quelques heures, une journée et parfois plusieurs jours. Le relayage, l’hébergement temporaire en établissement, les séjours de vacances ou séjour de répit, et l’accueil de jour font partie de ce panel de solutions. Pendant cette période de répit, la personne dépendante est prise en charge par des professionnels qualifiés à ces besoins ou accueillie dans une structure spécialisée, permettant ainsi à l’aidant familial de souffler en toute sérénité. Une partie des frais de ces services peuvent être pris en charge par des aides financières soumises à conditions (voir ci-dessous).
En permettant aux aidants de prendre du recul de manière régulière, le répit favorise une meilleure qualité de vie pour tous les membres de la famille, tout en préservant le cadre de vie et l’autonomie des personnes dépendantes.
Qui peut avoir recours au relayage ?
Le relayage peut être activé autant par les aidants familiaux d’une personne âgée en perte d’autonomie ou malade (y compris en cas de maladie cognitive comme Alzheimer ou Parkinson), qu’un parent d’enfant handicapé ayant besoin de s’absenter pour se ressourcer. Cette solution est particulièrement adaptée pour les personnes qui s’occupent d’un proche, pour qui l’hébergement temporaire en établissement comme l’EHPAD, ou hors du domicile, risque d’entraîner une perte de repères sévères, une déstabilisation ou un recul de l’autonomie.
Le Baluchonnage®, une solution de répit encore à l’étude
Dispositif originaire du Canada, le Baluchonnage® est un dispositif en expérimentation en France depuis 2019. Il s’agit d’une solution de relayage à domicile de longue durée (de 36 heures à 6 jours, sans interruption, y compris la nuit) avec un intervenant unique. Une décision de pérennisation de cette solution doit être rendue afin de déterminer un cadre juridique pour la durée du temps de travail particulière. En attendant, il est tout de même possible d’y avoir recours en contactant l’un des 16 services présents dans 25 départements en France, bénéficiant d’une autorisation dans le cadre de l’expérimentation.
Quelles démarches ?
En France, la mise en place du relayage se fait directement avec une structure de service d’aide à la personne. Pour trouver l’organisme d’aide à domicile proposant du relayage le plus proche de chez vous, rendez-vous sur notre carte interactive des solutions géolocalisées ou directement dans l’un des points d’informations locaux dédiés aux aidants et leurs proches âgés ou handicapé comme :
- Le Centre Local d’Information et de Coordination (CLIC)
- Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS)
- Une Plateforme de répit (PFR)
- La mairie de votre ville
Sur place, des agents d’accueil pourront faire le point sur les besoins de votre proche et les vôtres afin de déterminer si le relayage est la solution adaptée et vous guider pour la mise en place et le financement.
Trouver l’une de ces structures proches de chez moi
Une rencontre entre vous, votre proche et les intervenants sera ensuite organisée pour que le professionnel et l’aidé apprennent à se connaître.
Quel coût ?
Le coût du relayage est similaire à celui d’une intervention d’aide à domicile. Le montant légal est d’au moins 23 euros de l’heure, avant déduction fiscale et peut varier selon le niveau de perte d’autonomie de la personne aidée.
Quelles aides ?
L’APA
L’Allocation Personnalisée à l’Autonomie (APA) est une allocation destinée aux personnes âgées de 60 ans et plus en perte d’autonomie. Il existe deux APA différentes : l’APA en établissement et l’APA à domicile. Cette dernière peut servir à financer la mise en place d’aides à domicile, dont les interventions de relayage.
La PCH
La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) permet la prise en charge de certaines dépenses liées à la perte d’autonomie, comme les aides humaines (dont le relayage), techniques, animalières (chien d’aveugle par exemple), l’aménagement du logement ou du véhicule ou les frais de déménagement dans un logement accessible.
L’AEEH
L’Allocation d’Education à l’Enfant Handicapé (AEEH) peut être versée aux parents d’enfants en situation de handicap de moins de 20 ans, afin de compenser certaines dépenses liées à la situation de handicap, dont des interventions à domicile comme le relayage.
Les aides de votre mutuelle ou caisse de retraite
Certaines mutuelles, caisses de retraite (voir les aides exceptionnelles de l’Argirc-Arrco) et caisses de retraites complémentaires proposent des aides de financement pour des solutions de répit.